Cérémonies 2020

Depuis 3 ans, l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt est à l’initiative d’une cérémonie en hommage aux plus de 500 internés politiques, détenus dans la Citadelle de Saint-Martin-de-Ré et qui ne seront libérés qu’au début du mois de décembre 1944 alors que la majorité de la France était libre de l’occupation ennemie.
En cette année de pandémie, malheureusement l’Amicale n’a pas pu se rendre en délégation pour cette cérémonie.
Pour autant, le maire de Saint-Martin-de-Ré, Monsieur Patrice Dechelette, avec qui l’Amicale est en contact, a souhaité organiser cette cérémonie. Nous l’en remercions vivement.
Elle a donc eu lieu le samedi 12 décembre 2020. Monsieur le Maire, accompagné d’élus et de Madame Anne Lavaud, directrice de la maison centrale, a lu le message adressé par l’Amicale et a déposé deux gerbes, l’une au nom de l’Amicale et l’autre au nom de la Municipalité de Saint-Martin-de-Ré sous la plaque apposée sur le mur de la citadelle.
Nous souhaitons que, pour 2021, nous pourrons nous rendre à nouveau sur place pour participer à cette cérémonie qui est inscrite à l’agenda du Maire de Saint-Martin-de-Ré.

LE MESSAGE DE L’AMICALE POUR CETTE CEREMONIE

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élu.e.s,
Mesdames Messieurs, Cher.e.s Amis,
Dans les circonstances si particulières de cette fin d’année 2020, l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt vous remercie de célébrer, 76 ans après, la libération des détenus politiques retenus, pour certains depuis des années, dans la citadelle de Saint-Martin-de-Ré.
Après avoir été transférés de Châteaubriant, via Voves, au centre d’internement de Pithiviers, les 100 condamnés arrivés le 25 février 1944 feront parti des 500 prisonniers politiques qui ne seront libérés qu’en décembre.
Peu de recherches ont été effectuées sur ce moment de leur internement. Ces héros, eux même se sont effacés, se sentant presque coupables d’avoir survécu.
Nous avons voulu, dès décembre 2018, raviver leur souvenir et lutter contre l’oubli.
Ensemble continuons à œuvrer pour que cette histoire particulière soit connue de tous.
Nous renouvelons nos remerciements à la municipalité de Saint-Martin et à son Maire pour la part prise pour faire vivre cette mémoire.
En espérant être à nouveau parmi vous l’année prochaine pour le 77e anniversaire.
Pour l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, Danielle Abbachi, Denise Jourdan, Lucienne Méchaussie, filles d’internés, Carine Picard-Nilès, secrétaire générale, Odette Nilès, présidente.


75e anniversaire des fusillades de Saint-Martin-en-ré

Une forteresse peu avenante bâtie par Vauban. A sa base, un espace herbeux qui mène à un parapet dominant des rochers, puis l’océan. Pas facile de s’échapper. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en août 1941, les Allemands occupent la citadelle où arrivent des otages, des politiques communistes pour nombre d’entre eux. Ils sont gardés par des GMR, des anciens de la LVF (Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme) Peu à peu, y sont internés des otages, des réfractaires au STO… certains viennent de Voves, de Pithiviers, de Souge, de la butte de Biard, de Châteaubriant, du Mont Valérien. Jusqu’au printemps 1942, le site est sous la direction exclusive des autorités françaises. Les internés sont très jeunes, communistes, socialistes, anarchistes, francs-maçons. Au printemps 1942, la Kriegsmarine prend le contrôle de la forteresse ; les détenus sont affectés aux travaux de défense côtière.
Le 22 juin 1944, la décision est prise par les Allemands de déporter les détenus. Le convoi traverse La Rochelle. Face à l’hostilité de la population, les nazis renoncent, le convoi repart pour Saint-Martin. Le 23 novembre 1944, les détenus sont libérés.
Pour ce soixante quinzième anniversaire, une cérémonie était organisée devant la stèle rappelant ces événements. Les autorités étaient représentées par le maire de Saint-Martin de-Ré, la directrice de la prison, toujours en fonctionnement, la directrice de l’ONAC-VG de Charente maritime.
Une allocution rappelant l’histoire de ce haut lieu de la répression a été lue par Denise Jourdan, petite-fille d’un interné de la forteresse. Il ne reste plus de survivant parmi les internés.
Une réception a suivi la cérémonie à la mairie de Saint-Martin où le maire de la ville a prononcé une courte allocution. Par respect pour les détenus, par fidélité à l’Histoire, il est important que perdurent de telles commémorations. C’est le devoir de notre association d’y veiller.
Robert Créange

Article paru dans Chateaubriant N°273