La récente installation de nos bureaux dans le quartier Saint-Paul à Paris et notre  cérémonie commémorative annuelle au cimetière d’Ivry nous ont remis en mémoire le destin de la Famille Engros dont une plaque, apposée sur l’immeuble où elle a vécu, tout près de la rue de Jouy (notre nouvelle adresse) rappelle le souvenir. La plupart des renseignements rappelés ci-dessous proviennent du livre de David Diamant « Combattants, Héros et Martyrs de la Résistance » (Editions Renouveau -1984).

Cette famille pourrait être un symbole de la Résistance française : installée à Paris, dans le 4ème arrondissement, d’origine juive, militante communiste, elle a payé un lourd tribut lors de la dernière guerre.

Les parents :
– Rosalie Engros, née le 17 janvier 1891 à Paris 4ème, est arrêtée le 7 août 1942, internée au Fort de Romainville, puis au camp de Drancy. Déportée le 18 septembre 1942, elle disparaît à Auschwitz. Elle avait 51 ans.
– Isaac Engros, né le 25 décembre 1890 à Alexandrie (Egypte), est arrêté à Rouillé (Vienne), interné au camp de Drancy (actuellement Hauts-de-Seine) puis déporté en février 1944. Il disparaît à Auschwitz. Il avait 54 ans.

Leurs enfants :

Marcel Engros, né le 20 décembre 1917 à Paris 15ème, responsable communiste, est arrêté le 6 mai 1942 par les R.G de la Préfecture de Police de Paris. Il sera fusillé au Mont-Valérien le 23 mai 1942, en même temps que Georges Politzer, Georges Dudach, Jacques Solomon et André Pican. Il a été reconnu « Mort pour la France » le 18 novembre 1997seulement, grâce aux démarches d’Alain Simonnet.

Lucien Engros, né le 15 mai 1920 à Paris 12ème, faisait partie de l’O.S. (Organisation spéciale du PCF). Arrêté le 8 mai 1942, torturé, il est fusillé le 22 août 1942, à l’âge de 22 ans, au Stand de Tir de la police à Balard (Paris 15ème). Ils seront douze à tomber ce jour-là dont Maurice Feld, 17ans et demi, héroïque combattant qui,  lors d’une action de Résistance, en mai 1942, s’était porté au secours de son ami blessé Maurice Feferman avant que celui-ci n’utilise sa dernière balle pour se donner la mort.

André Engros, né le 26 novembre 1925 à Paris 4ème, fait partie des plus jeunes résistants FTP-MOI. Il appartenait au 2ème détachement, composé uniquement de résistants juifs. Arrêté le 2 juillet 1943, torturé par les R.G, il est fusillé le 1er octobre 1943 au Mont-Valérien : il avait 16 ans et demi ; avec lui ce jour-là, ses compagnons de combat Tuchklaper (17 ans), List et Lerner sont également passés par les armes au Mont-Valérien.
Tous ces jeunes résistants ont une stèle au cimetière parisien d’Ivry, comme beaucoup d’autres Fusillés du Mont-Valérien.

Michèle Gauthier – Alain Simonnet
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