Les familles de fusillés et massacrés possèdent des archives rattachées à leurs parents disparus. Ces archives sont parties intégrantes des archives de la Résistance et de la Déportation. Si ce n’est pas fait, il est urgent de les sauvegarder.
Les conserver et les exploiter
Les papiers, surtout ceux datant de la guerre sont très fragiles, ils sont lentement fragilisés par la lumière, l’humidité, les pochettes plastiques, les rongeurs, les variations de températures, le contact du bois… Pour garder vos archives en bon état, il faut mettre les papiers dans des chemises en carton neutre et sous chemises. Ces chemises sont mises dans des cartons solides avec un système de fermeture étanche rangés de préférence sur un meuble métallique dans un endroit périodiquement dépoussiéré où la température est maîtrisée. Pour les petites réparations de documents et les documents fragiles, il ne faut pas utiliser de scotch.
Pour encore plus de précautions, il existe des fournitures plus chères adaptées à l’archivage : pochettes transparentes Mylar ou Terphane, ruban adhésif de conservation. On peut trouver dans les centres d’archives ou sur internet des fournisseurs spécialisés. Porteurs de mémoire de fusillés et massacrés, ils doivent en premier lieu s’assurer que ceux-ci figurent dans le Dictionnaire des fusillés et dans la base de données des massacrés en cours de réalisation. La réalisation de documents, notamment de biographies complètes et argumentées est aujourd’hui plus facile grâce aux techniques informatiques (demandes de renseignements, scanners, baisse des frais d’éditions pour des ouvrages tirés à très peu d’exemplaires…). On peut aussi faire appel à des spécialistes pour les mettre en forme.
Les déposer ou les donner
Il existe deux modes de transmission : le dépôt et le don. Le don est un simple échange de courrier entre le donateur et l’organisme qui le reçoit dès qu’ils ont défini les conditions de la consultation, libre communication ou autorisation préalable. Le donateur n’est plus propriétaire des archives mais il garde un accès permanent. Le dépôt n’entraîne pas de transfert de propriété. Un contrat précise les conditions de communication des documents. Dans tous les cas, l’accord entre le propriétaire des archives et le destinataires comporte une description des documents, l’attestation de la pleine et entière propriété des documents donnés ou déposés, la garantie de libre accès au fonds (ensemble des archives concernées), les modalités de communication et de reproductions des documents. Ces modalités dépendent des désirs du déposant sur leur utilisation. Il a le choix entre trois options : la libre communication et la libre reproduction, la libre communication avec la reproduction soumise à autorisation ou interdite, la communication soumise à autorisation écrite. Ces contrats restent soumis aux lois en vigueur concernant les archives. Aujourd’hui, les principales limites de consultation de 30 et 60 ans ne concernent plus la dernière guerre. Deux délais restent actifs : 100 ans pour les documents judiciaires et 150 ans pour les informations médicales qui peuvent aussi faire l’objet de dérogations motivées. Les familles obtiennent aussi facilement des dérogations pour des dossiers les concernant déjà archivés (Préfecture de police, Archives nationales…). Des modèles de lettres existent qui simplifient les démarches de don ou de dépôt. Par exemple, les archives de notre association sont déposées au Musée de la Résistance Nationale de Champigny.
Nous sommes à la disposition de nos adhérents s’ils veulent par des dons particuliers compléter notre fonds.
J. D.
Renseignements complémentaires : Guide du détenteur d’archives de la Résistance et de la Déportation