Colloque «1943 – L’Espoir renaît », décembre 2013
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En collaboration avec l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, le Musée de la Résistance Nationale de Champigny et la ville de Paris, nous avons organisé un troisième colloque consacré à l’année 1943. La salle de l’auditorium de la mairie de Paris a accueilli 180 personnes, ce qui est remarquable (progression de près de 50% par rapport à l’an passé). L’assistance était nettement plus jeune et de nombreux enseignants étaient présents.
Après une courte introduction de G. Duffau-Epstein, Guy Krivopissko, conservateur du Musée de la Résistance nationale de Champigny, a brossé le tableau de l’année 1943. Celle-ci a débuté sur le coup de tonnerre constitué par la victoire soviétique à Stalingrad. En France métropolitaine, l’année 1943 est celle de l’unification de la Résistance. Le 27 mai, le Conseil national de la Résistance (CNR) se réunit pour la première fois. La CGT et la CGT-U signent la réunification du mouvement syndical. De leur côté, les autorités de Vichy créent le Service du travail obligatoire (STO). Ceux qui refusent de partir en Allemagne, les réfractaires, vont alors, pour la plupart, grossir les rangs des maquis. La lutte armée dans les villes s’intensifie mais il en est de même de la répression. La fin de l’année verra par exemple, à Paris, le démantèlement des FTPF (dont les FTP-MOI). C’est aussi l’année de la libération de la Corse. On assiste donc au début du processus qui conduira à la Libération du territoire en 1944.
Charles-Louis Foulon, après avoir brièvement décrit les conditions de la création du CNR, centra son exposé sur le choix, par le Général de Gaulle, des cadres, qui auront à gérer le territoire après la libération. Il insista particulièrement sur la façon dont furent désignés les préfets.
Denis Peschanski prit le relais en parlant de la répression qui conduisit à l’arrestation des FTP-MOI du « groupe Manouchian » et du responsable des FTPF de la région parisienne, Joseph Epstein. Il mit l’accent sur l’efficacité des Brigades spéciales qui arrêtèrent ces résistants et réfuta énergiquement toute autre interprétation de cet événement.
En fin de matinée, Tal Brutman présenta la création de la Milice : constituée de volontaires profondément antisémites et anticommunistes, cette formation eut un rôle important dans la chasse aux résistants ; ses atrocités, commises partout en France, sont restées dans les mémoires.
À la reprise, Dominique Durand a évoqué le convoi de déportation dit « des 31000 ». Il a particulièrement insisté sur la figure emblématique de Marie-Claude Vaillant-Couturier.
Charles Riondet, archiviste au Musée de Champigny, prit le relais en s’intéressant à la création du Comité Parisien de Libération. Il a approfondi les conditions de désignation de ses membres et de l’élection de son président, André Tollet.
Pour terminer, deux exposés abordèrent la répression en province.
Jean-Louis Panicacci s’est concentré sur l’occupation italienne dans le sud-ouest de la France, il l’a décrite dans le détail et a comparé son action avec celle de l’armée allemande qui lui succéda après le renversement de Mussolini en Italie.
Laurent Thierry a consacré son exposé sur la répression dans le nord de la France. Cette région dépendait des autorités nazies installées à Bruxelles et eut comme particularité de recevoir de nombreuses bases de lancement de V1 et de V2. Ce fait explique en partie une structuration de la Résistance autour du sabotage de ces rampes de lancement.
En conclusion, Philippe Beaudelot, au nom des organisateurs, a indiqué qu’en 2014 se déroulerait un colloque consacré à l’année 1944.
Georges DUFFAU-EPSTEIN