Le CERCIL, créé en 1991, a pour objectif de documenter les 3 sinistres camps d’internement du Loiret (Beaune-la-Rolande, Pithiviers et Jargeau) ouverts à la demande des Allemands et gérés par le gouvernement de Vichy.
Depuis janvier 2011, le CERCIL bénéficie de nouveaux locaux, 45 rue du Bourdon-Blanc, à Orléans (45000). Après avoir vu, dans la cour, le fragment d’une baraque du camp de Beaune-la-Rolande, le visiteur longe la Galerie de la Mémoire qui rappelle à quel point l’histoire de ces camps fut difficile et longue à s’imposer. Ensuite, il entre dans l’exposition permanente qui propose un parcours muséographique étayé par un discours simple et rigoureux dont l’approfondissement documenté s’appuie sur des archives publiques et privées (objets, photographies et récits de vie).
Les premières baraques des camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers sont construites en 1938, dans le cadre du plan d’évacuation des populations civiles organisée par l’instruction Générale de Sauvegarde du 1er juillet 1938. Le Loiret est choisi par le Ministère de l’Intérieur pour accueillir des réfugiés de la région parisienne.
Après la défaite de juin 1940, ces camps deviennent des Frontstalags. Les Allemands y enferment des prisonniers français par milliers. En mars 1941, les derniers prisonniers sont évacués en Allemagne.
C’est à partir du 14 mai 1941, que ces baraques vont servir à l’internement de plus de 16000 Juifs, hommes, femmes et enfants. Pour ces milliers d’internés, ce fut la dernière étape avant la déportation à Auschwitz.
Exposition « Objets de mémoire, Mémoire des objets » – En 1941-1942, dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, des centaines d’objets ont été fabriqués par les internés à destination de leurs proches, maintenant l’indispensable lien avec ceux-ci, fiancée, femme, enfants, restés seuls à Paris. Certains (bateau, avion, phare…) évoquaient le voyage, l’évasion ; d’autres étaient des jouets d’enfants (armoire, lit de poupée, crécelle…) ; beaucoup appartenaient au registre des objets d’écriture (porte-plume, coupe-papier, écritoire, encrier). Envoyés comme «souvenir des camps » et marque d’amour, ils deviennent, pour les proches, l’ultime trace de ces femmes et hommes après leur disparition à Auschwitz ; dès lors, ils sont précieusement conservés, transmis entre générations…
En 2011, le CERCIL a réalisé une exposition de certains de ces objets, généreusement mis à disposition par les héritiers des internés.
S G-G G (Source : http://www.cercil.fr/ )