INGRANDES – 2014
Ingrandes, 24 août 1944/2014
Ingrandes, commune de mille-sept-cents habitants, commémore l’exécution par les nazis, après un simulacre de jugement, de sept résistants âgés de 18 à 25 ans. Le journal La Nouvelle République du 26 août 2014 relate les faits comme suit :
« Le 24 août 1944, une troupe nazie dont l’origine est encore incertaine est à la recherche de maquisards qui harcèlent sans relâche les convois militaires ferroviaires et routiers qui sont acheminés vers le front de Normandie. La troupe est composée de soldats du détachement de la Gestapo cantonnée à Châtellerault et d’éléments de la 17e Panzer Grenadier stationnée au château de Valançay à Antran. Vers 8h du matin, les nazis, dans leur quête de terroristes, arrivent à Ingrandes-sur-Vienne. Vers 10h, ils encerclent et prennent en otage l’ensemble de la population.
Par la suite, les Allemands dénichent une trentaine de maquisards dans le hameau de Varennes, à deux kilomètres du bourg. Il y avait là quatre-vingt-dix résistants.Malgré la résistance héroïque d’Edouard Kerhir, un jeune résistant de 20 ans, huit personnes sont arrêtées, tous des maquisards du groupe Cram, venus de Montmorillon. Durant le transfert, un des prisonniers s’évade. Les sept résistants restants sont emmenés pour être jugés dans la cour de la maison bourgeoise de la Mégane. Il s’agit d’Ervin Creutzer, 18 ans, jeune lorrain d’Alzing-sur-Moselle, André Rigaud, 18 ans, Edouard Kerhir, 20 ans, René Desmousseau, 18 ans, Robert Chevalick, 23 ans, et Pierre Séjot, 25 ans. Malgré les supplications du maire de l’époque, Edouard Clerandeau, et de l’abbé Joseph Coindre, ces derniers sont fusillés en bord de Vienne vers 17h… »
En raison de la proximité des dates et des lieux, ce qu’il advint de Maillé le lendemain est dans toutes les têtes. Saurons-nous un jour si, oui ou non, les massacreurs de Maillé passèrent d’abord par Ingrandes ? Une enquête est toujours en cours à Dortmund.
Fut également rappelé le souvenir de neuf autres résistants, Francs-Tireurs et Partisans d’Ingrandes : Auguste Picard (cheminot décédé à Auschwitz) – Pierre Marcou (abattu d’une balle de révolver dans la nuque) – Roger Dessouches (déporté à Buchenwald) – Daniel Doury (déporté à Mauthausen) – quatre combattants arrêtés et déportés le même jour (Auschwitz et Buchenwald), les cousins Claude et Paul Denis, François Lahos et Jacques Crochu. Probablement plus chanceux que ses camarades, Maurice Daviau, promis au train en partance pour Buchenwald s’évada grâce à une intervention de la Résistance et reprit le combat.
Jacques Carcedo