Le NSDAP (Parti National-socialiste des travailleurs allemands) est fondé en février 1920, seize mois après la proclamation de la République de Weimar en novembre 1918.
Adolf Hitler est le dirigeant absolu. Son programme repose sur une conception nationaliste, raciste, revancharde où l’Allemand est considéré d’essence supérieure et, pour son développement, doit conquérir un espace vital à l’Est, ce qui implique l’asservissement des peuples jugés inférieurs, et au premier rang desquels la « race juive », est désignée comme l’ennemi des peuples allemands.
En 1933, le NSDAP parvient au pouvoir. Un processus de haine servi par une propagande raciste dont les Juifs seront la cible privilégiée, et où toutes formes d’oppositions seront réprimées par une violence exacerbée est mis en place. Communistes, socialistes, chrétiens, et au-delà le peuple allemand, sont sous la botte.
La presse est asservie. La Première Guerre mondiale, la défaite de l’Allemagne, l’intransigeance des vainqueurs par l’inique Traité de Versailles du samedi 28 juin 1919, malgré la proclamation de la République de Weimar, huit mois plus tôt, même si celle-ci a déjà manifesté son attitude anti-ouvrière et conclu un pacte secret avec l’armée pour écraser les grèves. Ce qui déclenche, du 6 au 13 février, la semaine sanglante qui fusille le mouvement spartakiste.
Friedrich Ebert est élu Président de la République le mardi 11 février 1919, sans passer par le suffrage universel comme le prévoit la constitution avec le pouvoir de nommer le Chancelier. Quatorze Chanceliers sont nommés entre 1918 et 1933. Le dernier, Président Paul Von Hindenburg, va nommer Adolphe Hitler le lundi 30 janvier 1933. La République de Weimar n’y survivra pas.
En août 1934. Hitler cumule les deux fonctions. Il a les pleins pouvoirs, les lois et décrets sont publiés sans aucune procédure parlementaire. Le jeudi 23 février 1933, l’incendie du Reichstag lui donne la possibilité d’interdire les libertés fondamentales. 4 000 opposants sont arrêtés. Le lundi 20 mars 1933, le camp de Dachau ouvre ses portes ! Symbole des crimes contre l’Humanité au même titre que les autres camps d’extermination. Mais Dachau sera la référence, le modèle de l’école du crime SS, le prototype des 1 650 camps qui essaimeront en Europe.
Dachau est d’abord un camp de répression des opposants allemands, communistes, socialistes, chrétiens dont de nombreux prêtres catholiques. Conçu pour 5 000 détenus. Il y fut internés 35 000 détenus dans les conditions inhumaines qu’on imagine. 38 nationalités sont réparties dans ses 238 kommandos extérieurs, qui seront épuisés par le travail et la faim, les coups, jusqu’à la mort. 200 000 êtres humains subissent l’innommable, 42 000 vont y mourir dont des milliers de victimes d’expériences pseudo « médicales » (injection de maladies, de produits toxiques, d’hypoxie d’altitude, hypothermie dans de l’eau glacée, etc.). 183 homosexuels connurent le pire, y compris l’émasculation. Avant Dachau, les premiers lieux de détention sont mis en place dans le désordre par les membres des Sections d’Assaut (SA) dans des installations improvisées (caves, entrepôts, casernes désaffectées) pour détenir, maltraiter, torturer les adversaires politiques, un véritable réseau de la terreur.
Afin d’obtenir le soutien des Généraux, le samedi 30 juin 1934, Himmler, Heydrich, Göring lancent les SS dans les assassinats des dirigeants de la SA. Ça sera la « Nuit des Longs Couteaux ». Les SS et Heinrich Himmler vont prendre la direction des camps, dans un règne sans partage, de violence absolue, dans un univers unique avec ses propres règles, d’un bureaucratisme tatillon et criminel pouvant se déchaîner sans autre raison que tuer.
Le vendredi 1er septembre 1939, les armées hitlériennes envahissent la Pologne, dix-huit mois après l’Anschluss, vingt-quatre mois après le démantèlement de la Tchécoslovaquie, La France et l’Angleterre résistent « l’arme au pied ». Le samedi 2 septembre 1939, la Pologne est entièrement occupée. Une parade militaire a lieu de Brest-Litovsk le samedi 23 septembre 1939 en conclusion du pacte germano-soviétique.
En mai 1940, la terrible répression qui s’abat sur la Pologne, sur sa résistance, sur les élites politiques et militaires a une conséquence : une surpopulation carcérale que les services d’Heinrich Himmler vont résoudre par l’ouverture d’un camp en Haute-Silésie, à proximité de la ville d’Oświęcim. L’occupant nazi va lui attribuer l’ancien nom allemand « Auschwitz » qui aujourd’hui porte de manière symbolique des processus d’extermination des Juifs d’Europe.D’autres êtres humains y furent également exterminés : soldats soviétiques, résistants de toute l’Europe.
Enjeu au lendemain de la guerre de 14/18 entre la Pologne et l’Allemagne où un plébiscite organisé par la Société des Nations attribue un tiers du territoire ex-allemand à la Pologne. C’est une région industrielle riche de charbon et le choix de l’implantation du camp est fait par l’existence d’installations ferroviaires et d’une ancienne caserne. Envisagé comme camp de transit, il va rapidement devenir camp de concentration à partir de 1942. Il y sera construit une chambre à gaz et le camp prend alors sa place dans les camps d’extermination.
Depuis juin 1941, l’invasion de l’URSS et les milliers de Soviétiques faits prisonniers, verront la mise en œuvre d’un deuxième camp : Auschwitz-Birkenau. Birkenau est le nom allemand de la ville de Brzezinka. La construction du camp débute en octobre 1941. Il sera équipé de quatre chambres à gaz et de cinquante-deux fours crématoires pour une capacité de 4 000 assassinats par jour. En mai 1942, commence le tournant décisif de la guerre. Les offensives de l’Axe (Allemagne, l’Italie, Japon) ont été partout mises en difficulté, si l’issue des combats reste incertaine, la sixième armée allemande piétine devant Stalingrad et la guerre coûte cher en hommes et en matériel. Le carburant est rare et les matières premières également.
En France, l’occupant prend une attitude défensive et va construire le « Mur de l’Atlantique ». De nombreux jeunes Français requis pour le STO (Service de Travail obligatoire) y seront condamnés au travail forcé. C’est donc pour les besoins de la guerre et la continuité de l’extermination par le travail que le camp/usine de Auschwitz-Monowitz se construit. Dès février 1941, l’entreprise IG-Farben, qui regroupe BASF, Bayer et Agfa, installe ses usines de production d’essence synthétique à partir du charbon aux réserves inépuisables dans la région de Haute-Silésie, comme du caoutchouc synthétique pour la fabrication des pneus, mais aussi des médicaments, des colorants, des pellicules photographiques, de l’ammoniac et le Zyklon B dont les premiers essais homicides ont été effectués sur les prisonniers de guerre soviétiques, dès le mercredi 3 septembre 1941.
I.G. Farben investit plus de 700 000 000 de reichsmarks, ce qui représente 2,8 millions de dollars US de 1941. Il est évident que le travail presque gratuit des déportés était garant des profits à très court terme. Si Auschwitz demeure le symbole de la déportation, de la persécution par le nombre de victimes juives, tziganes, témoins de Jéhovah. Il se trouve d’autres camps où l’extermination par l’épuisement par le travail et les mauvais traitements furent la règle. Comme le camp de Sachsenhausen, à trente kilomètres de Berlin, qui sera construit dès 1936 en limite de la ville d’Oranienbourg. Ce camp restera dans la mémoire des déportés français sous le nom de Sachso.
En 1934, débutent les travaux d’un nouveau camp destiné à être un « camp modèle » et qui en juin 1934 sera dirigé par la SS (Totenkopfverbände) après l’élimination de la SA, fin juin 1934, et la Nuit des Longs Couteaux. À Sachso, le premier convoi important de Français arrive le vendredi 25 juillet 1941. Quand, le dimanche 22 avril 1945, l’Armée rouge ouvre les portes, 8 000 Français y ont connu la déportation, dont seulement un sur deux a pu réchapper de la terrible épreuve.
Ce premier convoi, c’est celui des mineurs du Pas-de-Calais en répression de la grève patriotique du lundi 26 mai 1941. 270 hommes qui, après 38 jours à la forteresse de Huy, sont montés dans les wagons le mardi 22 juillet 1941. Quand le train stoppe en gare d’Oranienburg, 26 mineurs sont morts par manque d’eau. D’autres convois suivront. 200 000 déportés y seront internés entre 1940 et avril 1945. 84 000 vont y mourir, dont 13 000 soldats soviétiques exécutés dans un massacre de masse et les quatre crématoriums fonctionnent jour et nuit. Le camp va s’étendre sur quatre cents hectares et il sera le prototype pour tous les camps nazis selon les instructions de « l’Inspection générale des camps ». Sachsenhausen, c’est également la centralisation des rapines et pillages des SS sur toutes les victimes des bagnes nazis dans l’Europe occupée, de celles qu’ils exterminent dans les ghettos de Varsovie et des 278 ghettos répertoriés représentant plus de trois millions cinq de citoyens polonais de confession juive d’avant-guerre (100 000 survivants à cette persécution sans pitié). À Sachso, des montagnes de vêtements, de chaussures s’emmagasinent dans d’immenses hangars où s’activent les Kommandos spécialisés, mais aussi les bijoux, l’argent et les valeurs dissimulés dans les vêtements. C’est une monstrueuse comptabilité qui enregistre tout ce qui va grossir le trésor des SS, comme le poids des cheveux vendus 0,50 reichsmarks le kilo à l’usine Alex-Zink près de Nuremberg et fabricant de feutre. Les cendres humaines des crématoriums étaient vendues comme engrais, les dents en or arrachées sur les cadavres, les montres, les stylos, entrent dans les livres de comptes. Les SS estiment ne courir aucun risque en confiant la tenue de la comptabilité aux déportés qu’ils peuvent supprimer à tout moment. D’autres camps s’ouvrent : Le jeudi 15 juillet 1937, Buchenwald. le lundi 2 mai 1938, Flossenbürg. Le lundi 8 août 1938 et la « Nuit de cristal », 30 000 êtres humains de confession juive sont internés à Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen. De janvier à septembre 1940, six autres camps sont mis en activité : Wewelsburg (Allemagne), Ravensbrück (Allemagne), Auschwitz – Pologne, Neuengamme (Pologne), Groß-Rosen (Pologne), Breendonk (Belgique). Cinq autres camps ouvriront en 1941 : Natzweiler-Struthof (France), Lublin-Majdanek (Pologne), Auschwitz II-Birkenau (Pologne), Chełmno (Pologne).
En Janvier 1942, la conférence de Wannsee planifie la « solution finale » de la question juive. Trois nouveaux camps se rajoutent : Sobibór (Pologne), Auschwitz III-Monowitz (Pologne), Treblinka (Pologne). 1942 sera l’année de la déportation des Juifs d’Allemagne, de Grèce et de Norvège pour les camps d’extermination. D’avril à août 1943 : Bergen-Belsen (Allemagne) Dora-Mittelbau (Allemagne). De janvier à mai 1944, 340 000 Juifs sont déportés à Auschwitz. En juillet, les Soviétiques libèrent Majdanek. Le samedi 7 octobre 1944, la révolte du Sonderkommando d’Auschwitz échoue. Longtemps ignorée, la découverte du manuscrit du déporté Zalmen Lewental, enterré dans la glaise du crématorium, révèle, en 1961, l’existence d’une coordination d’actions de résistance. Non pas pour conclure, mais pour rappeler aux générations qui nous remplaceront demain dans les travaux de la mémoire, pour construire et être fidèles au serment de Buchenwald « …Sur les bases sûres de la fraternité internationale, nous voulons construire le plus beau monument qu’il nous sera possible d’ériger aux soldats tombés pour la liberté Le Monde de l’Homme libre ! Nous nous adressons au monde entier par cet appel : aidez-nous en cette tâche. Vive la Solidarité internationale ! Vive la Liberté ! »
Jean-Pierre RAYNAUD

 

DEPORTATIONS POLITIQUES

1933
– 30 janvier : Hitler est nommé chancelier
– 4 février : restriction des libertés de la presse, de parole et de réunion
– 27 février : incendie du Reichstag
– 8 mars : fondation des camps de concentration, Dachau, Orianenburg et nombreux lieux de détention
– 22 mars : inauguration de Dachau. De nombreux camps de concentration et d’extermination sont ouverts ensuite : Saschsenhausen (1936), Buchenwald (1937), Mauthausen (1938) ; Flossenburg (1938), Ravensbruck (1939), Stutthof (1939) ; Auschwitz (1940) , Neuengamme (1940), Natzweller-Struthof (1941), Birkenau (1941), Chemlo (1941), Aurigny (1942), Belzec (1942) (1), Sobibor (1942) (1), Treblinka (1942) (1), Bergen-Belsen (1943), …
(1) Des camps d’extermination sont fermés fin 1943 alors que les autres sont adossés à des activités économiques et ont de nombreux Kommandos de travail.
– 22 mars : loi sur les pleins pouvoirs accordés à Hitler pour 4 ans
– 2 mai : suppression des syndicats ouvriers et dirigeants mis dans les camps.
– 21-26 juin : semaine sanglante assassinat de 91 personnes en majorité communistes et sociaux démocrates
– 14 juillet : interdiction des partis politiques autres que le parti nazi

1934
– 1er février : réorganisation de la SS
– 30 juin : nuit des « longs couteaux », les SS prennent la direction des camps
– 2 août : mort de Hindenburg Hitler devient Führer et chancelier du Reich

1935
– 16 mars : rétablissement du service militaire obligatoire
– 17 août : interdiction des francs-maçons
– 18 octobre : loi sur la santé héréditaire de la nation allemande

1936
– 17 juillet : début de la guerre d’Espagne qui dure jusqu’en 1938

1938
– 12-13 mars : proclamation de l’Anschluss suivi des rafles et internements des opposants politique et des juifs autrichiens
– 29-30 septembre : conférence de Munich, annexion des Sudètes
– 12 novembre : loi française autorisant l’internement des étrangers suspects

1939
– 23 août : signature du pacte germano-soviétique
– 1er septembre : invasion de la Pologne, début de la guerre de la France et l’Angleterre l’Allemagne
début octobre assassinat des malades incurables en Allemagne
– 20 septembre : décret-loi de dissolution du parti communiste français et d’associations et syndicats «communistes»
– 18 novembre : décret-loi français autorisant l’internement des «individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique »

1940
– 4 mai : construction du camp d’Auschwitz
– 6 août : deux premiers déportés de la zone occupée
– 3 octobre : décret contre les juifs du régime de Vichy
– Décembre : arrivée des espagnols à Mauthausen

1941
– 18 février : accord entre la SS et IG-Farben sur la main d’oeuvre
– 22 juin : invasion de l’URSS
– 24 août : création des cours de justice sections spéciales (répression des communistes et anarchistes)
– 28 septembre : ordonnance du MBF « code des otages »
– Septembre : création du Tribunal d’État
– Août-décembre : exécutions d’otages
– 7 décembre : décret Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard)
– 10 décembre : déportation vers Düsseldorf et Essen pour jugement des 102 de l’opération « Porto »
– 24-27 décembre : séparation dans les camps de transit des « juifs » et des « représailles »

1942
– Février-mars : études sur le typhus et les virus (Buchenwald) et le paludisme (Dachau)
– 30 avril : codification de l’extermination par le travail des camps
– 2 juillet : conférence Oberg-Bousquet
– 6 juillet : premier grand convoi de « politiques »
– 10 juillet : représailles étendues aux familles
– 11 novembre : l’armée allemande envahit la zone sud

1943
– 22-27 janvier : destruction du Vieux-Port à Marseille suivi de déportations
– 16 février : loi sur le STO provoquant de nombreux réfractaires
– 19 avril : soulèvement du ghetto de Varsovie
– 27 juin : arrivée du premier grand convoi français à Buchenwald
– 25 juillet : premier convoi NN au Strutof
– 2 août : révolte armée de Treblinka
– 13 août : premier convoi de « personnalités » à destination des camps
– 14 octobre : révolte armée de Sobibor
– Novembre : fermeture des camps de Treblinka, Sobibor, Belzec

1944
En 1944, le nombre de déportés pour résistance ou représailles augmente :
– 20 janvier : loi de Vichy sur les cours martiales
– 18 août : dernier convoi de déportés politiques (1;000) au départ de Compiègne
– 1-2 septembre : évacuation du Struthof, massacre du réseau Alliance
– 7 octobre : révolte du Sonderkommando d’Auschwitz
– 26 novembre : destruction des chambres à gaz d’Auschwitz

1945
Tout au long de l’année, libération des camps :
– 13 avril : massacre de Gardelegen
– 30 avril : suicide de Hitler, Goebbels (1er mai), Himmler (21 mai)…
– 14 mai : ouverture du procès de Nuremberg. Verdict le 1er octobre 1946

BILAN DES DÉPORTATIONS POLITIQUES
ET DE REPRÉSAILLES

– Départs de la zone occupée, de la zone Nord-Pas de Calais et de la zone libre jusqu’au 11 novembre 1942  : 66 650 dont 6 650 femmes
– Départs de la zone annexée (Alsace et Moselle) : 6 390 dont 1.074 femmes.
Départs du territoire du Reich : 6 741 Républicains espagnols prisonniers, 7 384 travailleurs dont 329 femmes
– Autres départs non classés par manque d’information : 1 412 hommes et femmes auxquels il faut ajouter 25 enfants nés en déportation
– Au total, 88 579 dont 20 373 survivants.

DÉPORTATIONS RACIALES

La mise en oeuvre des déportations par les nazis fait partie d’un ensemble de mesures destinées à éliminer les juifs et les tziganes considérés comme des « races inférieures ». à côté de la déportation, les nazis ont liquidés les ghettos, massacrés systématiquement des populations («Shoah par balles»)… Il faut aussi signaler que à rebours d’idées reçues, de nombreux juifs ont résisté notamment en France dans la MOI.

1933-1942
– Législation antisémite en Allemagne puis dans les territoires occupés.

1933-mai 1939
– Législation antisémite en Allemagne. Une vingtaine de loi. Chacune de ces lois restreint les libertés des juifs

Mai 1939-1942
– Législation antisémite en Allemagne et dans les territoires occupés ou alliés de l’Allemagne (Hongrie, Roumanie…)

1933
– 30 janvier : Hitler est nommé chancelier
– 1er avril : boycott des commerces juifs

1935
– Mai-août : boycott contre les juifs

1938
– 12-13 mars : proclamation de l’Anschluss, suivi des rafles et internements des opposants politiques et des juifs autrichiens
– 9-10 novembre : nuit « de cristal »

1939
– 12-17 octobre : déportation des juifs d’Autriche et du Protectorat vers la Pologne

1940
– 1er avril : études de biologie et d’anatomie raciale autorisée dans les camps
– Avril : le camp d’Auschwitz entre en activité. Les principaux autres camps d’extermination sont Treblinka, Sobibor, Majdianek, Belzec, Chelmno…
– 4 octobre : loi de Vichy autorisant l’internement des « étrangers de race juive »
– 22-23 octobre : déportation de 7 700 juifs du pays de Bade à Gurs (64)

1941
– Mars : le régime de vichy crée le commissariat aux questions juives
– Mars : expériences sur les méthodes de stérilisation de masse sur des femmes « indignes de se reproduire » à Ravensbruck et Auschwitz
– 6 avril : arrivée à Auschwitz de 6 000 déportés de Lublin
– 14 mai : première rafle de juifs à Paris 3 747 juifs d’Europe de l’Est internés à Pithiviers et Beaume-la Rolande
– 2 juin : second statut des juifs de Vichy
– 20 et 21 août : 2e rafle de « juifs étrangers » 4 232 arrestations dont 1 000 français internés à Drancy
– 24 août : suspension de l’euthanasie (déjà 70 000 victimes), sauf dans les camps et établissements d’enfants
– 3 septembre : gazage au Zyklon-B de prisonniers soviétiques à Auschwitz
– 29 30 septembre : massacre par balles de Babi-Yar (34 000 juifs)
– Novembre : essais du gazage dans des camions
– 12 décembre : 3e rafle à Paris, 689 juifs internés à Compiègne

1942
– 20 janvier : conférence de Wannsee, décisions pratiques sur la « solution finale »
– 25 janvier : début de l’extermination de masse dans les chambres à gaz d’Auschwitz
– 27 mars : premier convoi de juifs de France, 1112 juifs, pour moitié français de Compiègne, et étrangers de Drancy.
– Mai-Juin : installation des chambres à gaz de Birkenau
– 29 mai : port de l’étoile jaune dans la zone occupée
– 16-17 juillet : Rafle du Vel’d’Hiv. 12 884 arrestations
– 23 août : lettre pastorale de M Saliège, archevêque de Toulouse, dénonçant la déportation des juifs et des étrangers
– 26 août : rafle des juifs étrangers de la zone sud
– 11 novembre : les Allemands entrent dans la zone sud

1943
– 23 février : généralisation du tatouage
– 26 février : premier convoi de tzigane à Birkenau
– Mars : liquidation des ghettos de Cracovie, Lemberg, Czestochowa, Bialystok, Minsk, Wilno, Riga
– 19 avril : soulèvement du ghetto de Varsovie, suivi de sa destruction
– 27 juin : arrivée du premier grand convoi français à Buchenwald
– 2 août : révolte armée de Treblinka
– 23 septembre : révolte de juifs à Birkenau
– 14 octobre : révolte armée de Sobibor
– 16-17 octobre : condamnation des meurtres par la synode de l’église évangélique d’Allemagne
– Novembre : fermeture des camps de Treblinka, Sobibor, Belzec

1944
– 16 juillet : Radio Londres dénonce la responsabilité du régime de Vichy dans les déportations
– 3 novembre : arrivée à Auschwitz du dernier convoi de juifs
– 26 novembre : ordre d’arrêt des gazages et de destruction des crématoires de Birkenau
– 11 décembre : dernier gazage à Hartheim

1945
– 29 avril : dernier gazage à Mauthausen
– 8 mai : capitulation du Reich à Berlin
– 20 novembre : installation du tribunal de Nuremberg. Le verdict est prononcé le 1er octobre 1946

BILAN
Le bilan complet des persécutions raciales des juifs est difficile à établir. Il est estimé à 5 100 000 victimes dont 3 000 000 dans les camps d’extermination, 1 300 000 exécutions ; 800.000 dans la «liquidation des ghettos».et à 250 000 tziganes.
En France : de mars 1942 à août 1944, 76 000 juifs ont été déportés déportés dont 11 000 enfants et 25 000 français dans 79 convois. 2 500 ont survécu. 15 000 tziganes ont été déportés sans pratiquement de survivants. Il faut aussi noter que la population juive en France avant guerre était de 340 000 personnes dont 150 000 étrangers. Près de 75% des juifs ont échappé à la déportation grâce à l’aide de la population, de la Résistance et notamment des institutions religieuses qui les ont cachés.