Oradour-sur-Glane, 70e anniversaire
Camille Senon, ancienne présidente de notre association nous a envoyé la lettre qui suit. Elle vivait à Oradour. Le soir du massacre, revenant de Limoge, elle découvrit l’épouvante. Le 70e anniversaire du massacre d’Oradour-sur-Glane a été marqué par de nombreuses initiatives.
Matin du 10 juin :
Dès 8h50, 18 stations de France 3 diffusaient le film documentaire de Ute Casper Der Fall Oradour (Le Dossier Oradour) montré, quelques jours auparavant, à la télévision allemande.
De son côté, France Bleu mettait en ligne Oradour, un parcours de mémoire, outil pédagogique réalisé par sa station du Limousin avec les témoignages de deux survivants, Jean-Marcel Darthou et Robert Hébras.
De 9h à 11h, RCF (Radios chrétiennes francophones, section locale) avait convié Guy Perlier, historien, Maurice Gauthier de l’Association des Familles des Martyrs d’Oradour-sur-Glane et moi-même à un débat relayé par toutes ses stations de France et de Belgique.
Au cours de la semaine précédente, 80 jeunes cyclistes, Allemands et Français, avaient relié le camp de Dachau aux vestiges d’Oradour-sur-Glane : 1 150 km, en 7 étapes, pour la Mémoire et pour la Paix.
Après-midi du 10 juin :
Comme chaque année, une foule immense a parcouru les ruines. Enfants des écoles, quelques 200 drapeaux, délégations de Charly-Oradour (Moselle), Tulle, Maillé, Strasbourg, Schiltigheim (Bas-Rhin), Dachau, mais aussi de Corse, d’Espagne et d’Italie. Sur l’esplanade du mémorial, Philippe Lacroix, Maire d’Oradour-sur-Glane, puis Manuel Valls, Premier ministre, prirent la parole.
Philippe Lacroix : « C’était une belle journée de printemps, ensoleillée, pleine d’espoir, quatre jours après le débarquement… Aujourd’hui, comment ne pas penser d’abord aux victimes… comment ne pas penser également à ceux qui ont survécu parce que tel était le choix de leur destin, aux familles et amis pour toujours dans la douleur de l’absence d’un être cher ? (…) Comment ne pas penser à la jeunesse d’aujourd’hui qui, dans son désarroi et parfois sa naïveté, prête l’oreille aux discours racistes, xénophobes. Il faut que cette jeunesse sache ce que l’homme peut faire quand il oublie les valeurs de l’humanisme de la tolérance et de la dignité… Oradour-sur-Glane doit lutter sans relâche contre toutes les formes de révisionnisme, de négationnisme… »
Manuel Valls : « Il nous faut, chaque année, nous retrouver ici. Nous avons un rendez-vous immanquable avec l’histoire, avec la souffrance et au fond, avec nous-mêmes. C’est pourquoi, aussi, il fallait ce Centre de la mémoire, outil remarquable au service de la transmission, car il n’y aurait rien de pire que le choix du confort, celui d’occulter ce qui s’est passé… (…) « il y a pire : les révisionnistes, les nostalgiques de la collaboration, les petits agitateurs vénéneux de la mémoire. (…) « Telle fut l’atrocité de ce jour. Atrocité de bataillons de représailles gorgés de cette impunité meurtrière. Comme la gangrène, elle avait prospéré dans la moiteur infâme d’une idéologie de haine. Si on ne dit pas cela, si on ne lutte pas, l’oubli pourrait l’emporter. C’était d’ailleurs le but des nazis : la nuit et le brouillard. Il fallait que personne ne se souvienne, que les enfants ne puissent pas témoigner du meurtre de leurs parents. Alors on les tuait également. Il fallait tout effacer, faire disparaître chaque trace, gommer tous les noms, rayer tous les visages, brûler tous les corps… (…) « Oradour c’est enfin un espoir, une leçon de vie et de courage. Ici, à côté des ruines demeurées pour que les hommes se souviennent, la vie peu à peu a repris son cours. À nouveau on a pu entendre les rires des enfants. Magnifique revanche sur le bruit des bottes et des fusils. La vie ici a repris son cours grâce à des femmes et des hommes survivants ou rescapés qui ont trouvé la force de reconstruire et de témoigner… »
Après les discours, ont eu lieu les dépôts de gerbes. Celle de l’Association des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance Française et de leurs Amis a été déposée par Claude Gentil-Darracq et moi-même.
Le 20 juin, au Centre de la mémoire était inaugurée une importante exposition réalisée par l’Association des Familles des Martyrs et le personnel du Centre. Nous avions travaillé plus d’un an avec l’ambition de redonner un visage à chacune des 642 victimes. Nous avons recueilli plus de 480 photos. Elles sont présentées sur un mur. Des places vides sont réservées pour les manquantes. Les photos agrandies défilent et la voix de Romane Bohringer appelle les nom, prénom et âge de chacune et chacun, y compris lorsque l’image fait défaut.
Chers amis, j’ai beaucoup tardé à vous envoyer ce compte-rendu. Je vous prie de m’excuser. J’avais beaucoup de mal à choisir des extraits du discours du premier ministre car je ressentais souvent que ça déviait vers sa politique – une sensation de récupération… J’ai peut-être tort.
Camille Senon
Parmi les nouveaux livres :
« Avant que ma voix s’éteigne » – par Robert Hébras, avec Laurent Borderie – Elytel éditions, 2014 (12€) « Oradour – Le dernier tram… » – photographies d’Hélène Delarbre, texte de Franck Linol – témoignage de Camille Senon – Métive éditions, 2014 (20€)
Camille Senon, survivante du tramway d’Oradour-sur-Glane : « Aurai-je assez vécu pour tous ceux qui sont morts ? »
L’existence exemplaire de notre amie Camille Senon vient de faire l’objet d’un ouvrage écrit avec pudeur et talent par Guy Perlier, docteur en histoire contemporaine, animateur de l’AFMD de la Haute-Vienne, plume alerte et élégante. C’est passionnant. Voici comment l’éditeur présente ces 200 pages vigoureuses que nous conseillons :
« Camille vient d’avoir dix-neuf ans. Comme chaque samedi, elle prend le tram gare des Charentes à Limoges pour rentrer chez ses parents au Repaire, village voisin d’Oradour-sur-Glane.
« Nous sommes le 10 juin 1944…
« Elle ne reverra jamais son père, ni ses grands-parents, ni ses oncles et tantes, cousins et amis, tous massacrés par le détachement de la Waffen-SS Das Reich. Avec sa mère et les autres rares survivants, elle en est réduite à gratter les décombres du village à la recherche de quelques restes de leur vie passée…
« Deux mois plus tard, dans l’enthousiasme de la Libération, Camille décide de devenir une militante. Elle intègre l’administration des Chèques postaux à Strasbourg, puis à Paris. Membre dirigeant de la fédération CGT des PTT, secrétaire générale du syndicat des Chèques postaux, l’entreprise féminine la plus importante d’Europe, elle est de toutes les luttes pour l’amélioration des conditions de travail, en particulier celles des femmes, mais aussi contre la guerre d’Indochine ou d’Algérie, et elle participe avec fièvre à Mai 68.
« Jamais pourtant elle n’oubliera son village, militant toujours de près ou de loin au sein de l’Association des familles des martyrs d’Oradour et des Familles de fusillés et massacrés de la Résistance. Elle trouvera aussi la force de témoigner lors du procès des auteurs du massacre, à Bordeaux, en 1953.
« Depuis son retour en Limousin à sa retraite, Camille Senon œuvre inlassablement contre les horreurs de la guerre, pour la paix, la fraternité et la justice, organisant des visites dans les ruines d’Oradour. »
« Aujourd’hui, à quatre-vingt-huit ans, ce grand témoin a accepté de laisser la plume de Guy Perlier parcourir sa vie.
En librairie (19 €) : Éditions « Les Monédières » 6, rue Paul Claudel – 19100 Brive-la-Gaillarde.
contact@lesmonedieres.fr/ et www.editions-monedieres.com
Les Présidents Gauck et Hollande à Oradour, le 4 septembre 2013
Pour mesurer l’importance de cette visite je crois qu’il faut remonter à 1953 et au procès de Bordeaux.
Le tribunal militaire avait une liste de 65 SS vivants dont les 4 premiers étaient des officiers responsables du massacre d’Oradour. Or à l’ouverture du procès, le 12 janvier, étaient présents 21 prévenus. Les 44 autres (dont les principaux responsables) étaient en fuite. Les 21 prévenus étaient : un adjudant et six soldats allemands détenus en France depuis 1945, un sergent alsacien également en prison et 13 Alsaciens enrôlés de force que l’on était allé la veille cueillir chez eux pour les amener à Bordeaux. Passons sur le déroulement du procès.
Le 12 février, la cour rendait son verdict. Concernant les Allemands : peine de mort pour l’adjudant et peines de prison (en partie couvertes par leur détention) pour les six sol- dats. Quant aux Alsaciens : la mort pour le sergent et des peines de 5 à 8 ans de travaux forcés pour les 13 « malgré nous ».
Ce verdict ne satisfit personne. Ni les familles des victimes qui trou- vaient que les condamnations n’étaient pas à la hauteur du crime, ni l’Alsace qui s’indignait de la condamnation des 13. Cinq jours plus tard, le parlement votait une loi d’amnistie. Les 13 « malgré nous » rentraient discrètement chez eux.
A Oradour, c’était la consternation, le sentiment que les victimes étaient tuées une seconde fois. Le maire et le président de l’association des fa- milles rapportaient à la préfecture la Croix de Guerre et la Légion d’Hon- neur. Les familles refusaient d’inhu- mer les cendres des victimes dans le mémorial construit par l’Etat et lançaient une souscription pour ériger un tombeau dans le cimetière. Enfin, elles éditaient des affiches portant les noms de tous les parlementaires ayant voté l’amnistie et les noms des 13 amnistiés. Ces affiches étaient placardées aux deux entrées des ruines et à celle du cimetière. La rupture fut totale avec l’État. Pendant 20 ans aucun représentant officiel ne fut toléré à Oradour. Peu de temps après, les deux condamna- tions à mort étaient commuées en prison à vie.
Malgré toutes les campagnes pour son extradition, le général Lam- merding est mort dans son lit. Le capitaine Khan a vécu de longues années paisibles en RFA. Quant à Heins Bath, condamné à Berlin en 1983, il a été libéré quelques années après la chute du mur et s’est même vu attribuer une pension. C’est dire que la blessure est toujours vive à Oradour. L’attente était importante.
Certes, depuis une bonne dizaine d’années, l’Allemagne a enfin fait des efforts significatifs pour regarder et juger son passé nazi. L’ouverture d’une enquête, par le tribunal de Dortmund, pour juger les SS ayant participé au massacre d’Oradour, est un point positif.
Les paroles du président allemand ont répondu à l’attente des familles. C’était la reconnaissance officielle de ce crime. C’est une ouverture pour des rencontres entre les jeunes générations de nos deux pays. L’im- portante médiatisation bat en brèche les affabulations des négationnistes toujours virulents.
L’Association des Familles des Martyrs d’Oradour attend du gou- vernement français que tout soit fait pour assurer la conservation intégrale des ruines reconnues Monument Historique depuis 1946.
Camille Senon
Oradour-sur-Glane : une foule toujours aussi nombreuse (2013)
69 ans après le Drame, la foule a parcouru le long pèlerinage, de la mairie du nouveau bourg au monument des écoles puis à travers les ruines alors que retentissait le glas à l’heure où avait débuté le massacre.
Monsieur Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants représentait le gouvernement. Après avoir salué les membres du conseil municipal et ceux du conseil d’administration de l’association des familles de martyrs, il a déclaré : « Depuis un an que j’occupe mes fonctions, je découvre ou redécouvre l’histoire de notre pays. Je fais la connaissance d’hommes et de femmes aux parcours exceptionnels, je tente de me nourrir de leur histoire, de ce qu’ils font, de ce qu’ils sont. Mais parfois le temps s’arrête devant l’horreur. Je sais que dans un instant quand je me rendrai pour la première fois dans ce champ de ruines, si vide et à la fois si plein de la douleur de ceux qui y perdirent la vie, le temps s’arrêtera. » Faisant écho à une polémique relative à la conservation des ruines, il a affirmé : « Le village doit continuer d’exister pour rappeler la barbarie et l’innommable. Le gouvernement assumera ses responsabilités ».
Puis au long du parcours, il a écouté avec beaucoup d’attention le témoignage de Robert Hébras, l’un des deux derniers survivants de la fusillade de la grange Laudy. Il a été impressionné par la présence de représentants de très nombreuses municipalités et associations de villes martyres : Tulle, Maillé, Villeneuve d’Ascq… mais aussi de délégations de Paris, de Lorraine, d’Alsace, d’Allemagne…
A l’issue de la cérémonie, il précise : « J’ai vécu un moment personnel très fort dont je ne repars pas indemne. Tous ces gens réunis dans la préservation de cette mémoire commune montre que rien n’est oublié et qu’ensemble nous luttons pour qu’un tel drame ne se reproduise jamais. D’où l’importance à mon sens de préserver ce village martyr pour en transmettre son essence aux générations futures de façon à écraser les graines, si insignifiantes soient-elles qui seraient les germes d’une telle barbarie. »
Accompagnée de notre amie Claude Gentil-Darracq, j’ai déposé la gerbe de l’Association des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance française et leurs Amis.
PS : Au sujet de l’enquête ouverte par le procureur de Dortmund en vue d’un éventuel procès pour juger trois anciens SS de la Das Reich, j’ai été entendue par le procureur et un officier de police. Au mois de mars, ils sont venus recueillir les témoignages des rares survivants. Je pense que pour l’Histoire, il serait important que ce procès ait lieu. Mais une fois de plus, je déplore que les principaux responsables, en particulier le Général Lammerding et le capitaine Khan, aient pu vivre des jours paisibles en RFA et mourir dans leur lit.
Camille Senon
Dernière minute :
La visite officielle d’Oradour-sur-Glane, le 4 septembre 2013, par les Présidents Allemand et Français, Joachim Gauck et François Hollande, est comme un écho profond, voire une réponse tardive aux vifs regrets exprimés par notre amie Camille qui découvrit le drame le soir même, en rentrant chez elle. Nous aurons à revenir sur les déclarations des deux chefs d’États, le déroulement, les prolongements de cette journée symboliquement très forte et largement « médiatisée ».
Oradour-sur-Glane (2012)
Pour cause de devoir de réserve durant la campagne électorale, ce 10 juin 2012 il n’y avait pas de représentant officiel du gouvernement à la commémoration du 68ème anniversaire du massacre d’Oradour, seulement le préfet. Par contre, de nombreuses personnalités avaient fait le déplacement : le maire de Dachau, de nouveau présent, Monsieur le député-maire de Limoges, des représentants de la ville de Putten aux Pays-Bas, des délégations des villes martyres de Tulle et Maillé, des municipalités de Strasbourg et Saint-Maur-des-Fossés, du Conseil général de Corse-du-Sud, du Conseil régional et du Conseil général de Haute-Vienne, toutes les communes du canton et au-delà..Bien que ce fut un jour d’élections et malgré une pluie battante, il y avait une foule très nombreuse, les enfants de l’école d’Oradour et plus de cent porte-drapeaux… Comme chaque année, la gerbe de l’Association des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance Française et de leurs amis a été déposée par Claude Gentil-Darracq et Camille Senon.
Un premier dépôt de gerbe avait eu lieu, au monument des écoles dressé à la mémoire des 127 écoliers et 7 maîtresses et maîtres massacrés. Puis le cortège s’est rendu au monument aux morts de la seconde guerre mondiale avant d’entrer dans les ruines, à l’ancienne église, au champ de foire pour une minute de silence et enfin au cimetière pendant que le glas sonnait à l’église du nouveau bourg.
Depuis plusieurs années, l’Association des Familles des Martyrs a décidé de placer la cérémonie non plus le matin mais l’après-midi. Les rares survivants ont donc pu suivre en un seul déplacement la totalité de l’hommage rendu et revivre le rappel complet de la tuerie.
Il est important de voir que le nombre de participants ne diminue point malgré la disparition des témoins au fil du temps. Ce que nous souhaitons, c’est que les nouvelles générations apprennent comment le nazisme est parvenu au pouvoir et comment de tels crimes ont été possibles.
Camille Senon
10 juin 2011 à Oradour-sur-Glane
Notre amie Camille Senon nous écrit : « Excusez moi, d’un tel retard… J’étais incapable d’écrire… Malgré mes difficultés de locomotion je continue d’accompagner des collégiens dans leur visite d’Oradour, chaque fois que leurs professeurs me le demandent… » C’est sobre et suffisamment émouvant pour que ces quelques mots nous servent d’introduction au compte-rendu qui suit :
Comme chaque année, Oradour a honoré la mémoire des 642 femmes, enfants et hommes massacrés le 10 juin 1944. La cérémonie s’est déroulée en présence de Monsieur Michel Mercier, Garde des Sceaux. Conformément à la décision prise par l’Association des familles des Martyrs à l’issue du procès de Bordeaux, il n’y a pas de discours au cours de la cérémonie. C’est à l’issue de celle-ci, dans le cadre de la réception à la mairie, que le représentant de l’Etat intervient.
Encore, cette année, près de deux mille personnes, précédées par une centaine de porte-drapeaux et par les enfants scolarisés, se sont recueillies dans la cour de la nouvelle école, devant le monument à la mémoire des écoliers et de leurs maîtres, pour un dépôt de gerbe et l’offrande d’une rose par chaque enfant. Après un arrêt devant le monument aux morts de 1939 -1945, le cortège a pénétré dans les ruines et traversé tout le village pour le recueillement à l’église puis au champ de foire, avant le dépôt de nouvelles gerbes au tombeau des Martyrs. Une cinquantaine de gerbes… Les gerbes des villes sœurs : Tulle, Maillé, Ascq…, celles des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance Française et leurs amis, des élus de la Haute-Vienne, du Ministre de la Justice, celle du Maire de Dachau, M. Peter Burgel qui avait tenu à faire le déplacement.
Après la cérémonie, Monsieur Michel Mercier a déclaré : « Rien n’est effacé. En traversant les ruines de l’ancien Oradour, toujours cette même douleur, cette même incompréhension et ce même effroi saisissent le cœur de tous ». Il a exprimé sa reconnaissance à ceux qui ont résisté, combattu pour la Liberté et la Paix.
Pour sa part, le maire de Dachau avoue : « C’est une grande honte pour moi… Le peuple allemand n’est pas responsable des meurtres nazis, mais, c’est l’histoire de l’Allemagne et les Allemands doivent se sentir responsables de leur histoire ».
Camille Senon